Stéphane Dionne
à Carleton-sur-Mer

Exposition

MALLE-CABINE

Plage municipale | Carleton-sur-Mer
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Stéphane Dionne, Montréal (Québec) | stephanedionne.blogspot.fr

Détenteur d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal, Stéphane Dionne vit et travaille dans la métropole.

Son travail vidéographique et photographique a été présenté dans le cadre de différents événements artistiques québécois. On a notamment pu voir son travail à la Galerie Simon Blais, à la maison de la culture du Plateau-Mont-Royal, à la Place des arts dans le cadre du FIFA (Festival international du film sur l’art). On a également pu voir son travail dans l’exposition Artistique avenue, un projet d’art public d’EXMURO à Québec. Il a reçu la bourse de la Fondation Sylvie et Simon Blais pour souligner la fin de sa maîtrise et une bourse de la SODEC (Société de développement des entreprises culturelles). De plus, Stéphane Dionne a acquis une solide expérience dans différents projets de médiation culturelle, notamment avec la galerie Plein sud et les organismes culturels Diasol et Exeko.

« Je crée des œuvres vidéographiques dont les fondements s’appuient sur la relation de l’individu vis-à-vis de lui-même, de l’autre et de son milieu de vie. J’aborde visuellement ce thème à partir d’une réflexion plastique et esthétique basée sur une exploration du mouvement et du temps. Je transpose en images ce qui peut se dégager de cette relation plutôt que de prétendre l’exprimer objectivement. Ainsi, le sujet capturé en vidéo est interprété et traduit de façon subjective. Par la fiction, je construis un regard critique sur ce qui anime l’individu à être en contact avec l’autre et sur ce qui l’en éloigne.

« Cela prend la forme de tableaux vidéographiques : des plans fixes incorporant du mouvement. Je travaille la couleur, l’assemblage, la fragmentation et la manipulation d’images, à l’intérieur desquelles je découpe des individus. Par le travail de montage, mes figurants se voient isolés, extraits de leur réalité et transposés dans un univers composite de plusieurs individus. Ce processus a pour effet de révéler un espace-temps qui leur semble propre, alors qu’ils évoluent dans l’ignorance des réalités d’autrui. »

Stéphane Dionne

Exposition aux rencontres

MALLE-CABINE

« L’installation vidéo Malle-cabine est composée d’une projection vidéo divisée en quadrilatères et présentée dans un conteneur. Ce tableau vidéographique donne à voir une combinaison de séquences vidéo accolées les unes aux autres, mais autonomes tant dans leur contenu que dans leur déroulement. Chaque séquence met en scène différentes vues en plongée de personnes en action, filmées individuellement, dans un espace peint de noir. Leurs fonctionnalités sont réduites au minimum. Chacun, dans ce contexte extirpé du quotidien, se comporte à sa manière et selon ses propres repères. Contraints par l’espace restreint, la neutralité et la durée allouée pour y agir avec naturel, les volontaires s’étant prêtés au jeu sont laissés à eux-mêmes et doivent composer avec la solitude, bien qu’ils se sachent en observation. Cette mise en situation donne lieu à une collection singulière de scènes d’actions quelconques, de gestes banals, voire inconscients, ou de manies trahissant un inconfort certain. Ces mouvements anodins deviennent captivants une fois inscrits dans le découpage spatiotemporel de l’œuvre. Les séquences de ces moments imposés sont sélectionnées et forment des instants précis, présentés en boucle de manière à les chorégraphier dans les différentes sections d’une courtepointe vidéographique. La non-uniformité de l’éclairage de chacune des séquences rend apparentes les délimitations de l’espace occupé par les participants, ce qui accentue l’impression qu’ils sont cloisonnés et soumis à des conditions de vie artificielles tels des sujets de laboratoire. Je tente de créer une typologie, un échantillonnage arbitraire, mais révélateur de l’interrelation individu-environnement. Le conteneur où prennent forme ces moments singuliers amène une réflexion sur les enjeux de la marchandisation, du déplacement et de la recherche de territoire auxquels l’homme d’aujourd’hui est confronté.

« Le spectateur est invité à monter sur une plateforme pour regarder l’intérieur du conteneur dans lequel sont présentées les actions des protagonistes. L’observation de cette “microsociété” met en relief les particularités de chacun, ainsi que leurs similarités comportementales. L’angle à partir duquel les participants ont été filmés et son adéquation avec celui de la projection qui compose l’installation donne aux observateurs une perspective et une échelle qui l’amènent à poser un regard méticuleux et scrutateur sur un sujet donné, mis en boîte. L’absence de trame sonore accentue aussi l’impact du regard et évite que le public ne soit distrait par un élément autre que ce qui lui est donné à voir. Il peut ainsi se concentrer sur chacune des sections de l’œuvre dans un rapport quasi méditatif. Je propose à la fois une observation attentive des masses et une mise en scène isolant le rapport entretenu par l’humain avec son environnement immédiat et son incidence sur son comportement. »

Stéphane Dionne